Les Ministères chargés de l’Éducation nationale et des Outre-mer, le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE) et la Délégation Interministérielle à la Lutte contre le Racisme l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (DILCRAH) s’associent à nouveau pour la 5e édition du concours national « La Flamme de l’égalité ». Jusqu’au 10 mars 2020, les enseignants du primaire et du secondaire sont invités à mener avec leurs élèves une réflexion et à réaliser un projet sur l’histoire des traites et des captures, sur la vie des esclaves et les luttes pour l’abolition, sur leurs survivances, leurs effets et leurs héritages contemporains.
La thématique « Devenir libre » est reconduite cette année.
L’esclavage est construit sur un principe de domination des maîtres sur les esclaves dans le but de les exploiter. Les esclaves ont un statut juridique inférieur, dit de « biens meubles ». Ils subissent, au même titre que les affranchis, le préjugé de couleur, qui conduit à des formes de ségrégations sociale, professionnelle, honorifique et fiscale et interroge les notions de liberté et de citoyenneté. Pendant trois siècles, des esclaves, des libres de couleur et des abolitionnistes se battent pour la fin du système esclavagiste, la liberté universelle et l’égalité des droits.
Ces différentes formes de lutte ont conduit les puissances esclavagistes à abolir progressivement cette pratique. En France, l’esclavage est aboli une première fois sous la Première République en 1794, puis définitivement sous la Deuxième République en 1848, en accordant immédiatement la citoyenneté française aux anciens esclaves. S’ils disposent ainsi des mêmes droits que les autres citoyens, des inégalités persistent et perpétuent la société de plantation et son modèle économique dans les anciennes colonies françaises, qui ne deviendront des départements français à part entière qu’à la suite de la loi du 19 mars 1946. Dans les autres colonies, le travail forcé est aboli par la loi Houphouët-Boigny du 11 avril 1946. La France, avec René Cassin, est l’un des pays à l’initiative de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Son article 4 dispose : « Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude ; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes ». Aujourd’hui encore, il faut lutter pour que les principes de cette déclaration soient appliqués dans le monde. On estime à 40 millions le nombre de victimes des formes contemporaines de l’esclavage.
Les projets réalisés dans le cadre de cette thématique « Devenir libre » inciteront les élèves à entreprendre un travail d’histoire et de mémoire et à mener une réflexion sur les combats pour la liberté, l’égalité et la fraternité, de 1794 à nos jours. Les travaux pourront également sortir du contexte socio-historique français et interroger les liens entre abolition et citoyenneté dans d’autres régions du monde.
Pistes de réflexion
- Les révoltes d’esclaves dans les colonies françaises ou dans d’autres sociétés esclavagistes ;
- Le marronnage et les sociétés marronnes ;
- Le parcours d’hommes et de femmes ayant lutté pour l’abolition de l’esclavage et l’égalité des droits ;
- Le statut des personnes mises en esclavage, de leur capture jusqu’à l’octroi de leur liberté ;
- Les sociétés post-esclavagistes : héritages culturels ;
- La comparaison de plusieurs systèmes esclavagistes.
On retrouvera sur le site du concours toutes les informations pratiques mais également des repères historiques, une chronologie, des ressources pédagogiques ainsi que les productions des lauréats de l’édition 2019.
Les classes ont jusqu’au 10 mars 2020 pour déposer leurs dossiers de candidature sur le site et la remise des prix aura lieu le 10 mai , lors la Journée nationale des Mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.