Réflexions sur l’évaluation à distance en histoire-géographie

Proposition de synthèse pour nos disciplines

Depuis bientôt trois semaines, vous expérimentez des nouvelles modalités d’enseignement. On observe une grande diversité et une grande inventivité des pratiques au service d’un même objectif, les apprentissages de tous les élèves. Toutefois, la question de l’évaluation, notamment sous sa forme sommative notée, est souvent posée. Il a été annoncé le 3 avril dernier que les notes obtenues pendant le confinement ne seront pas prises en compte pour le brevet et le baccalauréat. La priorité en effet, et pour tous les niveaux, est actuellement de maintenir le lien avec tous les élèves, sans laisser la question des notes générer une inquiétude supplémentaire qui risquerait d’inhiber les efforts de certains, notamment les plus fragiles. Il est donc raisonnable de la proposer comme indicateur de réussite. En d’autres termes, il est préférable de se concentrer sur la principale fonction de l’évaluation : accompagner et soutenir les apprentissages. Les IA-IPR d’histoire géographie

ADAPTER L’ÉVALUATION AU CONTEXTE PARTICULIER DE L’ENSEIGNEMENT À DISTANCE

  • Les inégalités sont considérablement amplifiées dans ce contexte. Il importe plus que jamais de protéger les élèves les plus vulnérables, mais aussi de s’adapter à une situation de crise, qui déstabilise.
  • L’évaluation des productions des élèves doit viser à soutenir leur motivation et leur engagement dans les apprentissages.

PRIVILÉGIER UNE ÉVALUATION AU SERVICE DE L’APPRENTISSAGE

  • Pour mettre l’évaluation au service des apprentissages, l’approche par compétences est à privilégier. Cela suppose, en amont, une explicitation claire des objectifs et des critères pour que les élèves puissent identifier ce sur quoi ils travaillent, mesurer leur progrès et identifier les points à travailler.
  • La dimension formative de l’évaluation peut être privilégiée, elle peut permettre aux élèves de continuer à progresser sur des compétences qui ont déjà été travaillées dans le cadre de la classe. C’est ainsi un cadre rassurant et structurant qui est mis en place afin que les élèves puissent s’auto-évaluer par rapport à des repères qu’ils ont déjà.
  • Les notes n’étant pas significatives dans les conditions actuelles d’enseignement, des commentaires fondés sur les critères explicités au préalable sont à privilégier : notions et démarches disciplinaires abordées, clarté et efficacité de la communication écrite ou orale, qualité du raisonnement et de l’argumentation, capacité à organiser son travail.
  • On pourrait envisager de déterminer plusieurs niveaux de maîtrise pour chaque critère retenu, ce qui permet d’affiner l’état des lieux de l’avancée des apprentissages.

DIVERSIFIER LES FORMATS D’ÉVALUATION

  • Les conditions de travail à distance rendent possible d’assouplir le cadre habituel et de s’intéresser à d’autres organisations pédagogiques : autoriser l’entraide, le travail collectif et l’utilisation de ressources (cours ou autres), proposer des tâches à réaliser sous forme audio ou vidéo…
  • Les questions à choix multiples (QCM) ou les questions à réponses obligatoirement courtes (QROC) peuvent être intéressantes, dans une logique d’aide à l’appropriation des cours. Sur Pronote, par exemple, il est possible de fournir pour chaque réponse un message d’explication, un retour sur l’erreur ou sur la bonne réponse (tutoriel joint à cet article). Ce retour immédiat favorise les apprentissages, permet d’ancrer des connaissances. Le tutoriel joint propose des explications pour exporter, partager avec d’autres professeurs et importer des QCM réalisés sous Pronote. Des propositions de questionnaires Pronote, entièrement modifiables, sont disponibles sur l’espace de partage (cité ci-dessous).
  • L’autoévaluation permet aux élèves d’avoir un regard sur leurs apprentissages et aux professeurs d’avoir des retours sur leur progression. Sur Pronote, comme sur Moodle, il est possible de poser quelques questions simples aux élèves (sondage) sur le ressenti après le travail donné et corrigé.
  • La même souplesse peut s’appliquer aux formes sous lesquelles le professeur fait ses retours : conseils (sous forme audio/vidéo, sous forme écrite…, commentaires dans une grille reprenant les différents critères retenus…

PENSER L’ÉVALUATION COMME UN DES ÉLÉMENTS DU LIEN PÉDAGOGIQUE À MAINTENIR

  • Soutenir la motivation et l’engagement des élèves est un enjeu majeur, a fortiori lorsque l’enseignement est dispensé à distance.
  • Pour ne pas fragiliser davantage les élèves en difficultés, il est possible d’inciter au tutorat entre élèves et à l’entraide à distance : correction négociée via un fils de discussion sur Pronote, productions à plusieurs via un traitement de texte Toutapad (https://www.toutatice.fr/pad/).
  • Préciser aux élèves un temps indicatif de la durée prévue pour effectuer le travail tout en gardant à l’esprit que cette durée variera en fonction des élèves, de leurs difficultés à s’approprier les consignes, mais aussi des conditions du travail à distance (accès à un ordinateur et/ou une imprimante, zone blanche…).
  • Si des élèves ne peuvent être évalués (parce qu’ils ne répondent pas, ou sont injoignables) : continuer à prendre contact, faire jouer des relais, mais attendre la reprise des cours pour faire un bilan et mettre en place l’accompagnement nécessaire.

POUR ALLER PLUS LOIN → Cabotage, Organisation pédagogique et progressivité des apprentissages en histoire géographie EMC, n°5, 2018. https://www.toutatice.fr/portail/share/mDBrHk

Voir en ligne : Espace de partage et d’échanges pour les professeurs d’histoire-géographie de l’académie de Rennes (Tribu)

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