A propos d’autonomie
Introduction
Au concours Interne d’Agrégation, durant l’épreuve orale de leçon, le jury entendit cette année à plusieurs reprises une phrase surprenante : “Je mettrai donc mes élèves en situation de semi-autonomie”. Cette déclaration d’intentions a de quoi faire sourire ou rendre perplexe : que pourrait-être une “semi-autonomie” ?
Mais cette anecdote nous intéresse dans la mesure où elle est révélatrice de la difficulté conceptuelle du projet : je veux bien de l’autonomie, mais pas trop. Autrement dit, le substantif semi-autonomie suffit à contredire la proposition première puisque son auteur sait bien que l’autonomie ne saurait être partielle mais il en maintient l’hypothèse parce qu’elle revêt, à ses yeux, un aspect rassurant. Je veux donc bien de l’autonomie, mais je m’en méfie. Soit. Mais de quelle autonomie est-il question ici ? Celle des élèves ou celle du maître ? Moi enseignant, veux-je réellement être autonome ? Si je réponds à cette question, peut-être pourrais-je la poser en termes plus clairs à propos de mes élèves. Peut-être pourrais-je savoir au moins où je me situe par rapport à ce concept d’autonomie. Est-ce que je le perçois comme une image séduisante et diaphane, aux contours un peu flous, ou bien comme un idéal, voire comme une utopie. Puis-je le distinguer comme une pratique éducative, une méthode, au même titre (ou à un titre différent) que les autres méthodes éducatives ?
Pierre Saïet - Inspecteur d’Académie, Inspecteur pédagogique régional
Pour aller plus loin, l’intégralité du texte est disponible ci dessous :