L’évaluation des acquis en Arts plastiques (B-A.Gaillot)

L’évaluation des acquis en Arts plastiques

Introduction

Chers collègues, Je suis heureux de rédiger les premières lignes d’introduction de cette publication, signifiant par là que les recherches riches et fécondes menées par chacun d’entre vous dans chacun des bassins de cette Académie à propos de l’évaluation en arts plastiques ont pu être collectées, transmises, réunies et mises en forme dans des délais pas trop longs.

Au nom du Service de la Formation Continue de l’IUFM, je me réjouis donc de pouvoir vous offrir aujourd’hui cet ensemble de documents aussi bien sur support papier, par le canal de vos responsables de bassins qui pourront en envisager un prêt rapproché, que sous forme numérique sur les pages ‘arts plastiques’ du site de l’IUFM (aix-mrs.iufm.fr ). L’évaluation, donc. Au-delà des prescriptions nationales et rectorales plaçant ce sujet au titre des priorités (toutes matières confondues), nous savons bien, en arts plastiques, qu’il s’agit pour notre discipline de la clé de voûte de nos constructions didactiques, que celles-ci soient modestes, ponctuelles ou nettement plus ambitieuses. Nous en connaissons aussi toutes les difficultés de mise en oeuvre dans nos classes.

L’évaluation (on le sait, mais nous en rappellerons plus loin les principales étapes) fut d’abord mise en doute sous l’angle de la fiabilité de la note en situation d’examen. C’était dans les années 1920… Bientôt un siècle ! Mais derrière la mise en lumière des disparités de jugement, ne pouvait manquer d’être pointé du doigt ce qui, ponctuellement, était réellement comptabilisé (au-delà des apparences, la réelle valeur prédictive sur le long terme) et donc : la finalité de l’acte.

S’il peut paraître aisé, dans certaines matières de comptabiliser les savoir-faire maîtrisés (dans la pratique d’une langue étrangère, par exemple), que notons-nous, nous, en arts plastiques ? Et pourquoi notons-nous, indépendamment de l’obligation administrative ? Oui : dans quel but ?

Aucun d’entre nous, en regard du pouvoir institutionnel dont nous sommes investis a priori dans nos classes, ne peut s’exonérer de se poser chaque jour cette question : « de quel droit vais-je m’autoriser à leur ‘faire faire’ cela ? » Aborder notre métier sous l’angle du « ça sert à quoi ? » ou de « l’à quoi bon ? » , accepter de se décentrer jusqu’à se sentir élève d’aujourd’hui prononçant ces mots dans sa tête, ne serait-il pas le préalable indispensable qui permettrait de viser d’emblée le sens de notre mission ?

Les jeunes étudiants fraîchement recrutés aux concours en font chaque année l’expérience immédiate, ne pouvant s’appuyer comme leurs aînés sur le professionnalisme pour asseoir leur crédibilité dans un nouvel établissement : outre l’autorité qui se mérite plus qu’elle ne se conquiert, il faut séduire, il faut intéresser, il faut montrer que l’on va faire découvrir des mondes passionnants… mais il faut aussi au quotidien (de fait, 36 fois 50 minutes) ne pas oublier que l’élève aussi évalue (nous évalue) en termes de gains : « quel profit aurais-je à le (la) suivre, à faire ce qu’il (elle) me dit de faire… ? » C’est de cela dont il était question en filigrane de ces stages.

Qu’il s’agisse des TPE au lycée ou des itinéraires de découverte (IDD) au collège, il semblerait que, du moins pour les instances dirigeantes, l’on veuille enfin prendre en compte la construction de la personne par des moyens concrets au-delà du simple contrôle des connaissances et des savoir-faire procéduraux, comme en attestent aussi bien la facilité avec laquelle les collègues d’arts plastiques de lycée ont abordé avec leurs élèves les TPE que ces quelques lignes pour le premier cycle tirées d’instructions reproduites en annexes :

« En préparant les projets, on s’efforcera de prévoir l’évaluation. Elle portera non seulement sur le produit final mais aussi et surtout sur la démarche de l’élève, sa capacité d’initiative et de création, son investissement personnel, son implication dans un travail collectif. (…) Encourager la démarche autonome des élèves conduira à les accompagner par une évaluation tout au long de l’action. Cette évaluation permettra en outre à chaque professeur d’affiner le regard qu’il porte sur ses élèves. Les itinéraires de découverte constituent, de ce point de vue, une opportunité nouvelle pour révéler des capacités, des aptitudes jusqu’alors passées inaperçues. »

Pour en revenir aux arts plastiques, s’il semble désormais acquis qu’on ne peut se contenter de noter seulement les qualités plastiques de la réalisation d’un élève pour ellesmêmes,qu’en est-il exactement dans les faits ? La mission nouvelle (« nouvelle » car absente des programmes avant 1995, disparue depuis les années soixante) consiste-t-elle à contrôler la compréhension de quelques mots de vocabulaire, la mémorisation de quelques oeuvres d’art ?

Ne s’agit-il pas aussi de détecter et d’encourager des compétences moins repérables ailleurs, de mettre en lumière ce qui peut construire une personnalité ? Chaque enseignant d’arts plastiques, naturellement, est conscient de ces enjeux et y fait face de son mieux. Dans les difficultés rencontrées, ce qui pose problème, on le sait, n’est pas la philosophie de la chose admise par la quasi unanimité des enseignants mais sa mise en pratique dans un contexte scolaire dont la plus grande contrainte pour nous est : « 50 minutes et 500 élèves par semaine ». Serait-ce alors « mission impossible » ? Peut-on néanmoins se doter d’une panoplie d’outils légers, efficaces, modulables, variés ? Qu’avons-nous construit à cet égard ? Quelles perspectives pour demain ?

Voici résumé en deux pages ce qui a conduit à la mise en place de cette réflexion académique associant la totalité des professeurs d’arts plastiques, stagiaires IUFM compris.

Bernard-André Gaillot, maître de conférences à l’IUFM d’Aix, responsable de la formation initiale et de la formation continue en arts plastiques second degré

Pour aller plus loin, l’intégralité du texte est disponible ci dessous :

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